Études en France
Entretien avec Alexandre, un étudiant ayant
participé à un programme d'échange
PQF : Dans quel contexte êtes-vous venu étudier en France ?
Alexandre : J'étudie aux HEC de Montréal et je suis venu grâce à un programme d'échange interuniversitaire. Mon université m'a fourni une liste de choses à faire par moi-même. La documentation fournie m'a facilité la tâche. D'ailleurs, l'OFQJ aide aussi énormément les étudiants en préparant les étudiants qui partent spécifiquement étudier en France. Ainsi, j'ai pu bénéficier d'un billet d'avion aller-retour Montréal-Paris, d'une nuit dans un hôtel Ibis ainsi que d'une assurance voyage complète pour la maudique somme de 350$ taxes incluses.
PQF : Quelles furent vos principales difficultés ?
Alexandre : Me trouver un logement et ouvrir un compte bancaire. C'est un système de fou ! Pour ouvrir un compte bancaire, il faut une preuve de résidence. Pour avoir une preuve de résidence, il faut un bail. Pour avoir un bail, il faut un compte bancaire. Ça tourne en rond ! Étant donné que je ne suis pas arrivé en pleine période touristique, j'ai pu trouver une place dans une auberge de jeunesse. Ensuite, j'ai pu commencer mes recherches pour un appartement. Je suis passé par la délégation générale du Québec à Paris, ils offrent un service pour ça mais ce n'est pas répendu. Il faut juste faire encore pression pour qu'ils officialisent ce service. Quant à l'ambassade du Canada, ils n'offrent aucun service de ce genre. Pour ce qui est de la banque, en fait, il faut aller dans les banques proches des universités et non pas comme moi en plein milieu du 3e arrondissement. Plus l'université est prestigieuse, plus c'est facile d'ouvrir un compte. Vous amenez vos papiers d'inscription et votre formulaire de confirmation de ressources financières certifiées. Vous faites ensuite un dépôt dès l'ouverture du compte pour pouvoir avoir votre chéquier et votre carte bleue plus rapidement.
PQF : Vous n'avez pas pu bénéficier d'un logement étudiant ?
Alexandre : Pour en bénéficier, il faut réserver environ 1 an à l'avance. C'est beaucoup car on commence à planifier notre voyage environ 6 mois avant le départ, et les confirmations arrivent très tard. Le problème c'est qu'il faut ces papiers pour faire la réservation, papiers qu'on n'obtient que 3 mois avant le départ ! Un logement à Paris, ça coûte cher ! Il vaut mieux se mettre à deux et partager les coûts. Pour ce, il faut consulter les offres sur Internet et dans les universités québécoises. Les universités françaises n'offrent aucun soutien pour se trouver un logement, gros défaut comparativement aux bureaux de logement qui existent dans nos universités.
PQF : Côté technique, comment ça marche pour les cours, les relevés de notes et les frais de scolarité ?
Alexandre : Les cours qu'on choisit doivent être approuvés par les responsables du cheminement universitaire de l'université d'attache. Comme ça, on est sûr que les notes des cours qu'on a fait en France seront reportées sur notre relevé de notes du Québec (le cours sera reconnu) et on peut partir l'esprit tranquille. Ça évite les mauvaises surprises. Quant aux frais de scolarité, on ne doit pas en payer en France, on continue de payer ceux qu'on payait à notre université d'attache au Québec.
PQF : Dans votre cas, est-ce que les études étaient plus faciles ou plus difficiles en France ?
Alexandre :
Plus faciles, mais il faut savoir que la méthodologie est différente. Les cours sont beaucoup moins structurés. Il n'y a pas de bibliographie obligatoire. En France, on chemine à son rythme, au Québec on suit le rythme. Il faut donc lire à droite et à gauche, on passe plus de temps à la bibliothèque en France qu'au Québec. Il faut surtout bien écrire le français car les examens sont souvent uniques et sous la forme de dissertations ou encore d'oraux. Mais l'accent québécois, ça aide pour les oraux. :-)
PQF : Pendant votre séjour, avez-vous travaillé en France ?
Alexandre : Non, car j'avais suffisamment en bourse : 2500$ d'aide financière aux études et 8000$ de mon université provenant de dons de sociétés, bourse basée sur la participation et l'excellence des résultats scolaires. Toutefois, il est possible de travailler à temps partiel. Il y a différents types de visas allant du moins restrictif au plus restrictif. Il faut bien vérifier si vous êtes ou non dispensé de la carte de séjour. Les étudiants qui partent en France pour un seul semestre d'étude sont souvent exemptés de carte de séjour. Cependant, cela les empêche de travailler car il faut une carte de séjour pour obtenir un permis de travail temporaire ou encore un visa avec mention travail.
PQF : Connaissez-vous des endroits qui sont très fréquentés par les étudiants ?
Alexandre : Les CROUS ! Il y a plein d'étudiants, on peut y manger pour moins de 3 euros, il y a des offres d'emploi affichées, etc. L'ambiance y est très bonne. Il faut aussi aller se promener dans la cité universitaire de Paris, on y rencontre plein de gens intéressants. Il faut se faire des amis très rapidement. Ça peut prendre un peu plus de temps quand on tombe sur un établissement un peu snob comme le mien, Sciences Po. Il faut changer ses habitudes et aller prendre un café avec les autres étudiants, parler de tout et de rien et surtout lire pour savoir un peu mieux de quoi ils parlent, comme par exemple le fameux parquet de Versaille !
PQF : Un dernier conseil avant de rentrer au Canada ?
Alexandre : En profiter au maximum pendant qu'on est encore là, car le séjour passe très vite. Ça évite d'avoir des regrets une fois rentré. Et il faut s'assurer que le bulletin d'étude soit posté à l'adresse canadienne et non pas à l'adresse française. Donc il faut faire le changement d'adresse à l'université avant de partir.