S'intégrer à la France
Cette page illustre les premiers chocs culturels que vivent les Canadiens qui arrivent en France sans bien en connaître les moeurs. Certains sont des freins à l'intégration, d'autres sont plutôt des accélérateurs. Ça devrait permettre aux Canadiens qui viennent en France de bien se préparer à ces chocs, ainsi que démythifier la France et neutraliser plusieurs préjugés et clichés envers la France et les Français.
Je vous invite à lire un article écrit par Thomas Denne, intitulé « La France vue par un Anglais », paru dans le journal METRO de Paris le 9 juillet 2003. L'auteur décrit habilement les préjugés et fausses perceptions que peuvent avoir les Anglais [et les Nord-Américains] au sujet de la France.
La première chose à faire lorsqu'on arrive en France c'est se trouver un logement. Tel qu'expliqué sur la page Logement, les appartements français (en ville) sont beaucoup plus petits et plus onéreux que ceux qu'on connaît dans les villes canadiennes. Il faut donc oublier certaines habitudes et s'adapter à ce nouveau milieu. L'idée des 2 mois de caution en choque plusieurs, ainsi que la commission pour ceux qui passent par une agence. Mais les Français, eux qui ont toujours été habitués à fonctionner dans ce système, n'y voient rien d'anormal. « Il y a tellement de locataires qui quittent sans le sou et qui laissent l'appartement qu'ils ont habité dans un état lamentable. Il faut bien que le propriétaire puisse excercer une certaine pression sur son locataire pour que celui-ci entretienne correctement l'appartement. Si vous ne voulez pas payer de commission, vous n'avez qu'à faire affaire directement avec le propriétaire, sans passer par une agence de logement. »
Le choc du logement est le choc le plus rapporté par tous ceux qui m'écrivent. Sûrement parce qu'il est également relié au fait qu'il faut avoir un logement pour pouvoir ouvrir un compte bancaire et qu'il faut avoir un compte bancaire pour pouvoir se trouver un logement, chèque de caution oblige à la signature du bail. La belle affaire !
Dès les premiers jours on se balade dans les rues de notre nouvelle ville, on admire l'architecture, etc. Tout à coup, on a l'impression d'avoir marché sur un gros morceau de coton, qui a adouci le choc de notre pied contre le sol. Et oui ! On vient de marcher sur une crotte de chien. On réalise rapidement qu'il y en a un peu partout sur les trottoirs. Bienvenue au royaume du chien, l'animal domestique préféré des Français ! Il faut donc apprendre à regarder où on marche, un peu comme au Canada durant l'hiver quand on cherche à éviter les plaques de glace sur les trottoirs. À Paris, il n'y a pas de petites surfaces gazonnées comme on en trouve partout à Montréal et la plupart des autres villes canadiennes. Alors les chiens n'ont pas le choix de faire leurs besoins sur le trottoir.
Les gens n'adoptent pas un chien dans le but de le dresser [pour qu'il fasse ses besoins sur une bouche d'égoût] mais plutôt pour le chouchouter et oublier leur solitude. Ce n'est pas dans leurs moeurs de ramasser les petits souvenirs laissés par leur chien. Il y a des employés de la ville qui sont payés pour ça et qui utilisent des machines spécialement conçues pour ramasser ce genre de déchets. C'est comme si les Parisiens avaient conservé leurs vieilles habitudes de jeter leurs déchets par terre et dans les caniveaux, qui sont nettoyés tous les jours par les employés de Propreté Paris.
Paris est une très belle ville, dont l'architecture fait rêver. Ce ne sont pas les monuments qui manquent. Tous les câbles électriques et de téléphone sont enfouis, il y a beaucoup plus d'arbres qu'on se l'imagine, il y a des cafés et des boulangeries presque à tous les coins de rue, c'est génial.
Il est 16:00, on a séché le repas du midi et on a la fringale (la dalle comme on dit en argot). On entre dans un restaurant et on se fait dire : « Désolé, la cuisine est fermée, le service ne reprend qu'à partir de 19:00. » Bon, tant pis, il reste toujours les restaurants de type fast-food, qui sont généralement ouverts à toute heure de la journée. En tout cas, pas le choix de s'adapter aux horaires de bouffe des Français. D'habitude, ils soupent (pardon, dînent!) assez tard, vers 20:00.
À Paris, comme dans plusieurs autres grandes villes, vous n'aurez sûrement pas la chance de connaître les voisins qui habitent le même immeuble que vous. Cependant, même si on ne les connaît pas, les résidents d'un même immeuble ont l'habitude de se dire bonjour ou bonsoir lorsqu'ils se croisent. C'est pareil dans l'immeuble où vous travaillez, la plupart des gens que vous croiserez dans l'ascenseur vous diront bonjour même s'ils ne sont pas de la même compagnie ou du même département que vous. Cette forme de politesse est très commune en France et plutôt rare au Québec.
Au Québec, on est habitué à faire du « 9 à 5 ». On arrive au bureau entre 8:30 et 9:00 et on quitte entre 16:30 et 17:00. Avec une demi-heure pour le repas du midi, on obtient un total de 37 heures et demie de travail par semaine, en moyenne, chez la plupart des employeurs. Certains sont basés sur 35 heures par semaine, et d'autres sur 40 heures par semaine. Mais dans la plupart des cas, les horaires de bureau s'arrêtent au plus tard à 17:00. Ça laisse beaucoup de temps pour rentrer, manger et profiter de la soirée.
En France, c'est très différent. Les gens arrivent au bureau entre 9:00 et 9:30 et prennent 60 à 90 minutes (quand ce n'est pas plus) pour le déjeûner (repas du midi). Alors quand on travaille 39 heures par semaine, ça fait des journées qui se terminent très tard. Ne vous attendez pas à quitter le bureau avant 18:00, ce serait très mal vu. Les ingénieurs informaticiens, qui sont des habitués des heures supplémentaires non rémunérées, quittent rarement le bureau avant 18:30 - 19:00. Comptez entre 30 et 60 minutes pour rentrer à la maison par les transports en commun (c'est pire en voiture, il y a toujours des bouchons partout) et vous vous appercevrez qu'il vous reste juste assez de temps pour manger puis aller vous coucher. C'est le célèbre train de vie métro-boulot-dodo. Bien sûr, rien ne vous empêche de conserver vos habitudes nord-américaines de commencer à travailler entre 8:00 et 9:00, de manger un sandwich en continuant de travailler et de quitter le bureau entre 16:00 et 17:00. Mais c'est toujours un peu gênant de quitter le bureau avant tout le monde.
Dans les entreprises qui ont adopté les 35 heures, les horaires de travail sont un peu plus agréables. Il reste quand même 5 semaines de vacances pour se reposer, en plus des jours fériés. Quel Nord-Américain ne rêve pas de travailler 35 heures par semaine et d'avoir 5 semaines de vacances par année ? Et si vous travaillez 39 heures par semaine, vous récupérez les heures travaillées en trop en jours de congé rémunérés. Bref, la France remporte la palme lorsqu'on la compare au Québec sur des avantages sociaux.
Il n'y a pas vraiment de différence entre l'ambiance de travail en France et celle du Canada. Comme dans n'importe quel autre pays, les gens se respectent, partagent leurs connaissances et tentent tant bien que mal de faire ce que leur patron leur demande. Il y a des périodes calmes et d'autres qui sont beaucoup plus difficiles. Les Français sont un peu moins individualistes et ont conservé certaines habitudes de politesse et de respect que les Nord-Américains ont perdues. Le meilleur exemple, c'est en rentrant au bureau. L'employé qui vient d'arriver serre la main de tous les collègues de son équipe, de son bureau. Le fait de ne pas dire bonjour à un collègue peut être mal vu.
Une des choses qui peuvent le plus choquer un Québécois qui travaille dans un bureau en France, c'est de constater que la loi interdisant de fumer dans les bureaux et lieux publics n'est pas toujours respectée. Alors quand on ne supporte pas la fumée de tabac, on doit le dire bien poliement à celui ou celle qui nous enfume pour qu'il prenne la peine d'aller fumer dans le bureau voisin, ce qu'il accepte généralement de faire sans broncher. Mais depuis quelques années, ça change. Surtout depuis 2007, quand la loi interdisant de fumer presque partout a été votée. On verra toujours des directeurs s'en griller quelques-unes dans leur bureau privé mais ceux qui sont dans le bas de l'échelle et qui travaillent dans des espaces partagés ne peuvent plus se permettre d'enfumer les autres.
Comme tout Nord-Américain, on pense à se procurer une voiture. Si vous habitez Paris, une voiture est plutôt un inconvénient. Il y a toujours des bouchons partout, et les places pour garer sa voiture sont très rares. Les Parisiens conduisent souvent d'une manière dangeureuse et pas très "catholique". Ils ont tendance à abuser du klaxon, ce qui choque plusieurs nouveaux arrivants. Mais hors de Paris, une voiture est indispensable. Bref, se passer d'une voiture représente une autre forme d'adaptation pour les Canadiens qui logent à Paris. Mais rassurez-vous, les transports publics à Paris sont très bien organisés. Il y a toujours une station de métro à 1 ou 2 km à la ronde.
Les jours de la semaine, la plupart des boutiques et magasins de Paris sont ouverts jusqu'à 20:00. C'est une habitude, chez les Français, d'aller faire quelques courses au supermarché en rentrant du bureau. Voilà qui bouffe encore plus de temps sur la soirée.
Dans certaines villes, les commerçants restent ouverts le samedi mais ferment le lundi. Ainsi, ceux qui travaillent toute la semaine peuvent faire leurs courses le samedi. C'est le cas de certaines succursales bancaires, salons de coiffure, etc.
Tous les prix sont TTC (Toutes Taxes Comprises), donc vous n'avez pas à vous fatiguer à faire un calcul approximatif du montant que vous aurez à débourser. La TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée, l'équivalent de la TPS du Canada et de la TVQ du Québec) est déjà incluse dans le prix affiché, et tant mieux car son taux varie en fonction des catégories de produits.
Le coût de la vie est plus élevé qu'au Québec, mais ce fait se vérifie surtout quand on compare Montréal à Paris. Ce fait est dû aux loyers [très] élevés de la ville de Paris et des autres grandes villes françaises. Lorsqu'un commerçant paye cher pour son loyer, il n'a pas le choix de monter le prix de ses produits. D'où le fait que les produits coûtent beaucoup moins cher en province. Lorsqu'on habite une ville de province (hors des grands centres), le coût de la vie est presque identique aux « régions » du Québec.
Certaines personnes ont écrit en disant que le coût de la vie était beaucoup moins cher en choisissant d'être propriétaire, même à Paris. « Il est beaucoup plus facile d'obtenir un prêt hypothécaire en France qu'au Québec. Les banques n'hésitent pas à financer à 100% l'achat d'un appartement ou d'une maison, un fait qu'on ne voit jamais au Canada. Oui, le prix des appartements est plus élevé, mais les profits aussi. La taxe foncière est beaucoup moins élevée en France qu'au Québec. Et c'est pareil pour les frais de condos. À Montréal, le propriétaire d'un condo peut facilement payer 350$ en frais de condos par mois, alors qu'à Paris c'est environ 80€ par mois.»
Si on oublie un peu les coûts relatifs au logement et qu'on se concentre sur les produits qui symbolisent la France, on entend beaucoup de commentaires très positifs. On peut facilement trouver des vins de très bonne qualité à un prix bien inférieur à celui de la SAQ. Et il y a beaucoup plus de choix qu'au Québec. « C'est fou tout le choix qu'on a pour la bière ! »
Un autre symbole connu de la France, c'est le fromage. Comme pour l'alcool, il y a beaucoup plus de choix et les prix sont des plus attrayant. Alors si vous êtes un amateur de vins & fromages, c'est simple, vous êtes au paradis.
Pour la nourriture (fruits, légumes, viande, etc.) les prix sont plus ou moins semblables à ceux qu'on trouve au Canada. On trouve en France beaucoup plus de produits d'origine exotique qu'au Canada, et les prix sont souvent moins élevés, car il n'y a pas d'océan à traverser pour les transporter. Les dattes, par exemple, sont très populaires.
À Paris on ne s'ennuie pas. Il y a toujours quelque chose à faire, un lieu à visiter, un film à aller voir au ciné, une balade en roller organisée, etc. Le roller (patins à roues alignées) est très populaire à Paris, et la balade du dimanche est de plus en plus populaire.
Quand on veut sortir de la ville, c'est assez facile, on prend le train pour aller faire du tourisme le week-end dans une ville de France qu'on ne connaît pas encore. L'hiver, tout le monde rêve d'aller faire du ski dans les Alpes. L'été, c'est la côte d'Azur avec ses superbes plages qui attire tout le monde. Avec un TGV qui fait le trajet Paris-Marseille en 3 heures, il y a de quoi en profiter !
C'est bien connu, les Français sont des râleurs. C'est leur façon d'évacuer le stress. Ce caractère a de quoi frustrer n'importe quel Canadien, habitué dès le jeune âge à la tolérance et au respect des différences. Mais si on oublie cette caricature de râleur, on se rend compte que ce sont des gens « normaux », qui sont sympathiques et qui aiment bien profiter de la vie. Et comme au Québec, les gens qui habitent la campagne sont moins stressés que les citadins. « En France, vous avez Paris, puis tout le reste ! » Les Français qui habitent la Province sont les premiers à traiter les Parisiens de gens stressés et de râleurs, et à prétendre que les Parisiens ne ressemblent pas aux habitants du reste de la France.
La France est un pays aux valeurs socialistes. Quelques sociétés appartiennent encore en partie à l'État mais c'est en train de changer car le gouvernement actuel est en train de les privatiser, règlementation de l'Union Européenne oblige. En attendant, les chaînes publiques de télévision restent gérées par le gouvernement et on peut en être bien satisfait sur un point : il y a très peu de publicité. On peut écouter un film sans se faire interrompre par des annonces commerciales à toutes les 10 minutes. Ce côté est généralement très apprécié de la part des Québécois, qui comprennent ainsi à quoi sert la redevance de l'audio-visuel.
Vous remarquerez aussi que dans l'administration française, on cherche toujours à être très « juste ». Par exemple, le taux de TVA varie d'un produit à l'autre, les taxes et cotisations varient en fonction d'un salaire, d'un lieu de résidence, et de plein d'autres facteurs. Ceux qui ne disposent pas d'un appareil de télévision n'ont pas à payer la redevance de l'audio-visuel. Il existe des cotisations sur à peu près tout ce que vous pouvez imaginer. On tente d'appliquer à la perfection le principe de l'utilisateur payeur. C'est un système très lourd mais aussi très juste envers et contre tous, typique de la société française.
La France a connu des vagues d'immigration bien avant le Canada. Son régime socialiste a attiré beaucoup de monde. Et comme partout, il y a des gens qui cherchent à profiter du système. Résultat : de plus en plus de méfiance envers et contre tous, et un système administratif de plus en plus lourd et complexe. Ouvrir un compte bancaire nécessite une preuve de résidence (par exemple, une facture d'EDF). Mais pour pouvoir obtenir votre appartement, avant même de recevoir une facture d'EDF, vous devez pouvoir faire votre premier chèque de loyer, ce qui signifie que vous avez besoin d'un compte bancaire. Tout un défi !
Vous voulez avoir le téléphone ? Vous voulez avoir le câble de télévision ? Vous voulez vous acheter un téléphone portable et vous abonner à un forfait mensuel auprès d'une compagnie comme SFR ou Bouygues Telecom ? Alors vous avez intérêt à montrer patte blanche. Dans la plupart des cas, on vous demandera une preuve de résidence, votre date de naissance, et peut-être même d'autres renseignements personnels qui pourront servir à vous identifier. Peu importe le service auquel on s'abonne, il faut pouvoir prouver qu'on recevra bien la facture et qu'on pourra la payer. Et aussi qu'il sera facile de nous identifier et de nous retracer si on ne la paye pas.
En France, vous ne devez jamais croire simplement en la parole, il faut absolument exiger des écrits signés. Lorsque vous envoyez une lettre importante, vous devez absolument utiliser le service du courrier recommandé avec accusé de réception, de sorte à pouvoir prouver que votre lettre a bel et bien été reçue. Autre pays, autres mœurs. Passer d'une société de confiance à une société de défiance en choque plusieurs. Il ne faut surtout pas se sentir offensé lorsqu'on se fait demander un peu partout sa date de naissance, son lieu de naissance, son statut social (célibataire, marié, etc.), son statut légal (touriste, résident, travailleur détaché, etc.), son métier et plusieurs autres du genre. Ceux et celles qui ne souhaitent pas contribuer à la conception de systèmes du genre Big Brother n'ont qu'à fournir une information quelque peu transformée (par exemple, une date de naissance qui vous rajeûnit de quelques semaines). Mais il ne faut pas appliquer cette règle avec les institutions gouvernementales et financières, pour ne pas prendre le risque d'avoir de mauvaises surprises.
La relation employeur-employé n'a pas évolué aussi vite dans l'Hexagone qu'en Amérique du Nord. Au Canada, il existe une véritable relation de confiance entre l'employeur et ses employés. L'employeur se fait le complice de ses employés et cherche à aplatir la hiérarchie des postes pour se rapprocher de ses employés du "bas de l'échelle" (bien qu'il y ait encore beaucoup d'exceptions). En France, les jeunes entrepreneurs ont adopté ce modèle, mais les autres employeurs ont conservé leur vieille vision : l'employé est un boulet qui coûte cher et qui râle sans cesse pour en avoir toujours plus. Et les employés perçoivent leur employeur comme étant un gros riche qui s'en met plein les poches et qui se fiche complètement de ses employés. Cette caricature des relations employeur-employé, bien sûr fausse en partie, est très connue des Français.
Certains employeurs français ont une triste réputation d'habiles manipulateurs, qui cachent volontairement de l'information et qui font toujours des promesses verbales qu'ils ne tiennent jamais. D'où le fait qu'en France, il faut toujours exiger des écrits signés.
Les Français adorent les Québécois. Nous sommes des cousins, un important symbole de la présense française en Amérique du Nord. Même s'ils critiquent beaucoup les Américains, les Français rêvent encore et toujours au rêve américain : une société qui est partie de rien pour finalement devenir, en quelques décennies, le pays le plus puissant du monde, avec une qualité de vie qui n'existe nulle part ailleurs.
L'accent québécois fait beaucoup marrer les Français. Bien qu'il soit nécessaire de parler un peu moins vite, de moins manger ses mots et d'éviter les expressions un peu trop québécoises pour mieux se faire comprendre. À travers les éternels débats sur l'utilisation d'anglicismes (les deux peuples en utilisent plein, mais ce ne sont pas les mêmes), il y a toujours du temps pour parler des grands espaces canadiens qui les font tant rêver, du climat, de la culture québécoise, etc. Les Français nous trouvent très sympathiques. Nous sommes beaucoup moins râleurs qu'eux, beaucoup plus tolérants, et nous les surprenons en leur montrant que nous nous débrouillons beaucoup mieux qu'eux avec l'anglais.
Certes, les Français aiment bien nous taquiner en nous reprenant sur certaines expressions (il faut dire un « coca », un « café crème », etc.), ou sur certains mots de vieux français (mensonge au lieu de menterie, etc.) mais il ne faut pas s'en offusquer, c'est dans leurs moeurs. D'ailleurs, n'est-ce pas la meilleure manière de permettre aux étrangers d'apprendre la langue locale et de l'empêcher de se dégrader ?
En tout cas, pour résumer les choses, il est clair que le fait d'être Québécois restera toujours un plus en matière d'intégration en France.
La plupart des Canadiens qui découvrent le climat tempéré de la France n'ont aucun problème à s'y adapter. Rares sont ceux qui s'ennuient de la neige. Mais l'hiver français (surtout dans la moitié nord du pays) n'est pas tellement meilleur pour le moral que l'hiver québécois. En France, l'hiver c'est la saison des pluies. À Paris, c'est la grisaille presque tous les jours, de novembre à avril, bien qu'il peut y avoir des exceptions (comme en 2003). Le climat de Paris ressemble beaucoup à celui de Vancouver.
C'est bien connu, les Québécois n'aiment pas la pluie ni la grisaille permanente. Ils sont plus habitués à porter des gants et une tuque qu'à se servir d'un parapluie. Au Québec, l'hiver est très froid mais au moins l'air est sec. Et les journées ensoleillées avec un super ciel bleu ne sont pas rares.
Côté température, l'hiver français est plutôt doux. Certes, il existe des régions montagneuses où on peut trouver presque autant de neige qu'au Québec, mais les régions les plus habitées (Paris, Lyon, Marseille, etc.) bénéficient plutôt d'un hiver doux et sans neige. À Paris, pendant les nuits les plus froides de l'année, le mercure peut descendre jusqu'à -8°C (cas extrême!).
Il y a certaines années où il a neigé un peu à Paris, mais cette neige fond très rapidement. Lorsqu'il fait environ 0°C à Paris, un Canadien a facilement l'impression qu'il fait -10°C. Pourquoi ? À cause de l'humidité qui traverse trop facilement les vêtements. Dans de telles conditions, on oublie le coton et on opte pour les pulls en laine.
L'été, ça commence au mois de mai, avec la tradition qui consiste à offrir un bouquet de muguet aux filles le 1er mai, jour de la fête du travail. L'été à Paris ressemble beaucoup à celui de Montréal, mais sans les moustiques. Et dans le Sud de la France, c'est tout simplement génial !
En revanche, les grandes villes connaissent des pics de pollution pendant les canicules. Le cas échéant, les autorités interdisent, en alternance, la circulation des véhicules dont le numéro de plaque minéralogique est pair ou impair. Un jour, ce sont les véhicules pairs, le lendemain ce sont les véhicules impairs qui sont interdits.
Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi le climat est plus doux à Paris alors que cette ville est située plus au nord que Montréal. C'est parce que les vents dominants, qui forment le courant-jet (comme on dit en météorologie), circulent d'ouest en est. Vancouver reçoit l'air qui vient de l'océan Pacifique, Montréal reçoit l'air qui vient du continent nord-américain, Paris reçoit l'air qui vient de l'océan Atlantique. La température variant beaucoup moins vite dans les océans que dans les terres, les terres qui reçoivent l'air de l'océan profitent d'étés moins chauds et d'hivers plus doux que celles qui reçoivent l'air du continent. Les villes situées à l'ouest d'un continent ont toujours un climat plus doux et plus humide que celles situées à l'est d'un continent.